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vernement : la somme des richesses privées forme la richesse de la nation ; il n’y a pas de riche qui ne s’efforce de devenir plus riche encore : laissez-le faire ; il enrichira la nation en s’enrichissant lui-même.

Nous avons considéré la richesse dans ses rapports avec la population qu’elle doit faire vivre ou rendre heureuse ; une nation ne nous a point paru croître en opulence par la seule augmentation de ses capitaux, mais seulement lorsque ses capitaux, en croissant, répandaient aussi plus d’aisance sur la population qu’ils devaient faire vivre ; car, sans doute, vingt millions d’hommes sont plus pauvres avec six cents millions de revenus, que dix millions d’hommes avec quatre cents millions. Nous avons vu que les riches pouvaient augmenter leurs richesses, soit par une production nouvelle, soit en prenant pour eux une plus grande part de ce qui était auparavant réservé aux pauvres ; et, pour régulariser ce partage, pour le rendre équitable, nous invoquons presque constamment cette intervention du gouvernement qu’Adam Smith repoussait. Nous regardons le gouvernement comme devant être le protecteur du faible contre le fort, le défenseur de celui qui ne peut point se défendre par lui-même, et le repré-