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retranchés du capital circulant qui payait les salaires ; et le résultat de ces combinaisons diverses se complique assez pour que le fabricant lui-même puisse rarement savoir s’il a provoqué la demande, ou si elle est venue le chercher.

Dans un pays où les denrées sont à vil prix, une manufacture qui emploie beaucoup de main-d’œuvre est convenable, parce qu’elle multiplie les consommateurs de ces denrées. De même, dans un pays où les capitaux sont à vil prix, une manufacture qui fixe beaucoup de capitaux, qui demande de très-grandes avances, peut être convenable, parce qu’elle fera fructifier des capitaux qui ne trouvaient pas d’emploi. Cependant il est plus facile encore de déplacer les capitaux que l’industrie. Les capitaux qui ne trouveront pas d’emploi dans une ville riche, pourront en aller chercher un dans une ville pauvre ; mais les ouvriers qui auront été congédiés pour que leur ouvrage fût fait par une machine, courront risque de mourir de faim.

L’abondance ou des denrées ou des capitaux, est une bonne indication de la direction qu’il convient de donner à la population industrieuse d’un pays. Ce ne sont point en général les mêmes régions qui présentent aux manufac-