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beau, de l’honnête, une douce philanthropie, une piété sincère et tendre, qui en rendent la lecture très-attrayante ; mais ce n’est point là l’économie politique que nous cherchons.

Aristote, dans le premier livre de son Traité de la République, a consacré quatre ou cinq chapitres (VIII à XIII) à la science qui nous occupe, il lui donne même un nom plus propre à la désigner que celui que nous avons adopté : (Chrématistique, χρηματιστική). La Science des Richesses. Sa définition des richesses, l’abondance des choses ouvrées domestiques et publiques, est fort juste[1]. L’exposition de l’invention du numéraire ne l'est pas moins. Son esprit, riche en définitions et en distinctions, classe avec assez de précision les diverses manières d’acquérir, par l’agriculture, par les arts mécaniques et par l’intérêt des capitaux. De même que tous les anciens, il donne hautement la préférence à l’agriculture ; puis il rejette toute sa Chrémastistique de la politique proprement dite : c'est la matière, dit-il, sur laquelle les lois s’exercent, et non leur objet.

D’après cette décision, on s’attendrait à trouver des choses plus précises dans ses deux livres

  1. Edit. Paris, fol, tom 11, pag 304, de Republica.