Page:Simon - La Peine de mort, 1869.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’échafaud aux galères, j’assistais là comme au commencement d’un long supplice, et non comme à un procès. Les pauvres garçons étaient pâlis et maigris par les soucis et la captivité. Ils entrèrent pourtant avec assez de fermeté ; mais quand ils virent à deux pas de leur banc ces deux femmes et ce vieux père, leur courage les abandonna. Jean-Louis put tendre la main à sa femme, qui la couvrit de larmes et de baisers ; ensuite il se retourna vers le tribunal, et je vis bien qu’aucun d’eux ne voulait plus regarder de notre côté.

Je ne prêtai nulle attention à la lecture de l’acte d’accusation, qui ne pouvait contenir que des faits malheureusement trop connus ; mais M. Jourdan me dit à l’oreille qu’il était rédigé avec une habileté funeste,