Cependant vos sujets craignent d’avoir le même sort que (le maréchal de) la savante perfection ; c’est pourquoi les magiciens couvrent tous leur bouche. Comment donc oserais-je parler de mon art ?
L’empereur répondit :
— (Le maréchal de) la savante perfection est mort pour avoir mangé du foie de cheval[1]. Si en vérité vous êtes capable de restaurer son art, il n’y a pas de faveur que je ne vous fasse[2].
(Loan) Ta dit encore :
— Les maîtres de votre sujet ne recherchent point les hommes ; ce sont les hommes qui les recherchent. Si Votre Majesté veut les faire venir, qu’elle enrichisse celui qu’elle leur députera ; qu’elle en fasse un de ses parents ; qu’elle le traite avec les rites des hôtes et non avec mépris ; qu’elle lui confère le droit de porter les sceaux de toutes (les grandes charges) ; alors il lui sera possible de l’envoyer converser avec les hommes surnaturels. Mais il reste incertain si les hommes surnaturels voudront ou non accéder à sa demande. Appelez aux plus grands honneurs votre ambassadeur auprès d’eux et alors seulement vous pourrez les faire venir.
Après ce discours, l’empereur commanda qu’on fit une épreuve de basse magie avec le jeu d’échecs ; les pièces se heurtèrent d’elles-mêmes et se battirent les unes les autres.
En ce temps, l’empereur était attristé parce que le (Hoang)-ho avait débordé et parce que l’or jaune n’avait pu être produit. Aussi donna-t-il à (Loan) Ta le titre de maréchal des cinq avantages. Dans l’espace d’un peu plus d’un mois (Loan Ta) reçut quatre sceaux ; (outre le sceau de maréchal des cinq avantages), il portait ceux de maréchal magicien du ciel, de maréchal magicien de