singulièrement. Ces choses étaient secrètes et les contemporains n’en savaient rien.
Trois ans plus tard (114 av. J.-C.), un officier proposa que les commencements des périodes d’années fussent distingués entre eux par des noms de manifestations de la faveur céleste et non par les chiffres un, deux, etc. La première période s’appela Kien (yuen) ; la deuxième période s’appela (Yuen) koang, pour rappeler l’apparition de la comète[1] ; la troisième période s’appela (Yuen) cheou, pour rappeler l’animal à une corne qui avait été pris au moment du sacrifice kiao[2].
? L’hiver de l’année suivante (113 av. J.-C.), le Fils du Ciel fit le sacrifice kiao à Yong. Il tint un conseil et dit :
« Maintenant j’ai fait en personne le sacrifice kiao aux Empereurs d’en haut : mais je n’ai point sacrifié à la souveraine Terre<ref>Ce nom paraît s’être appliqué au début à une divinité masculine qui était le dieu du sol. C’était un des noms sous lesquels on adorait Keou-long, fils de Kong-kong. Nous lisons en effet dans le Li ki, à la fin du chapitre Tsi fa :
« Kong-kong eut l’hégémonie dans les neuf provinces ; son fils s’appela le Prince Terre ; ce dernier sut mettre le bon ordre dans les neuf provinces ; c’est pourquoi on lui sacrifie comme au génie du sol. »
(voyez Legge, Li ki, tome II, p. 208). Cf. un témoignage identique dans le Kouo yu (section Lou yu, 1e partie, p. 8 r°). Cependant on oublia peu à peu l’origine de ce culte et le Prince Terre finit par être regardé comme la Terre elle-même divinisée ; c’est ainsi qu’il est considéré dans un passage du Chou King qui n’est peut-être pas fort ancien, car c’est le seul de tout le livre où on trouve la mention de la souveraine Terre :
« Indigné des crimes des Chang, dit le