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MÉMOIRE

EXTRAIT

De l’Avertissement mis par M. Colebrooke en tête de l’Édition, du Hitoupadésa, publiée à Sérampore, en 1810.
P. iii.
Dans la vue d’étendre et de faciliter l’étude de l’ancienne et savante langue de l’Inde, dans le collège de Fort-William, on a jugé convenable d’imprimer, dans l’original Samscrit, des ouvrages, de peu d’étendue et faciles à entendre. Le premier dont on a fait choix et dont se compose le présent volume, a été traduit et publié, sous son titre de Hitoupadésa, ou Instruction salutaire, par M. Wilkins et par feu W. Jones, comme le texte d’une très-ancienne collection d’apologues, connue ordinairement, dans les nombreuses versions qui en existent, sous le nom de Fables de Pilpay. Le grand avantage que les étudians doivent trouver à pouvoir consulter des traductions correctes, lorsqu’ils commencent à faire connoissance avec la littérature Samscrite, a fait regarder cet ouvrage comme celui qu’il convenoit le mieux de choisir, quoiqu’il ne soit pas précisément le texte original d’où ces beaux et célèbres apologues ont été transportés dans la langue Persane et dans celles de l’Occident.

Dans la dernière ligne de la préface placée à la tête du Hitoupadésa, il est dit expressément qu’il a été tiré du Pantchatantra et d’autres écrits. Le livre que l’on désigne ainsi comme la principale source où cette collection P. iv. de fables a été puisée, est divisé en cinq chapitres, ainsi que l’indique le sens de son nom. Il se compose, comme le Hitoupadésa, d’apologues qu’un savant brahme, nommé Vischnou Sarma, récite pour l’instruction de ses élèves, les fils d’un monarque Indien ; mais il contient une plus grande variété de fables et un dialogue plus étendu que ce dernier ouvrage, compilé principalement d’après lui ; et, en comparant le Pantchatantra avec les traductions Persanes des fables de Pilpay actuellement existantes, on trouve que, soit pour l’ordre des fables, soit pour la manière dont elles sont racontées, il s’accorde plus exactement avec ces traductions, que ne le fait le Hitoupadésa.

Pour faire cette comparaison, il a d’abord fallu débarrasser ces traductions de toutes les additions qui y ont été faites par les traducteurs. Ces additions ont été indiquées par Abou’lfazl, en même temps qu’il a tracé