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MÉMOIRE

برزويه وڪان متطبّبا وڪان رنُيس اطبّاَء اهل المماكة له من الملك مرتبة ومنزلة ومجاس معروف وكان مح ما فر يد ن صناعـة الطنّ عالما حكيما فرفح الى الملل يوما ڪتابا ذكر فيه يجد فر كتاب الحكاَء ان بارض الهند جبلا فيها وشجار وانواع من النبفات ان عرفت وحمعت وخلطت استخرج منها دويحي به الموتر

Quoique ce passage soit fort corrompu, on en saisit facilement le sens. Le voici :

On rapporte qu’il y avoit parmi les Persans, au temps du roi Nouschiréwan, fils de Kobad, un homme appelé Barzouyèh, qui exerçoit la médecine, et étoit le chef de tous les médecins de la Perse. Il jouissoit auprès du roi d’un rang très-distingué. Outre la pratique de la médecine, dont il faisoit sa profession, il cultivoit les sciences et la philosophie. Un jour il apporta au roi un livre où on lisoit qu’il étoit écrit dans les ouvrages des philosophes que, sur une des montagnes de l’Inde, il croissoit certains arbres et certaines plantes dont le mélange, quand elles avoient été recueillies par un homme qui en eût la connoissance ; et convenablement amalgamées ensemble, formoit un médicament capable de rendre la vie aux morts.

Le troisième chapitre de notre texte Arabe est l’introduction du traducteur, Abd-allah ben-Almokaffa. Il est intitulé بان عرض الكتاب ترجمــة عبد الله بن المقـفّح c’est-à-dire, Préface, ou plutôt, Exposition du sujet de ce livre, composée par Abd-allah ben-Almokaffa. J’ai déjà dit que le mot ترجمــة ne signifie pas ici traduction : ce mot se prend souvent dans le sens de article, chapitre, paragraphe. Rien n’est plus fréquent dans Ebn-Khilcan, et on en trouve des exemples dans le livre même de Calila. Ainsi, page 58, la table des chapitres est intitulée ترجمة الانوان ainsi encore le quatrième chapitre, qui est l’ouvrage du premier ministre Buzurdjmihr, est intitulé باب برزويه ترجمة نزرجمهر.

Dans cette préface, Ebn-Almokaffa donne aux lecteurs quelques avis utiles sur la manière de lire ce livre. Il veut d’abord qu’on ne