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XV

 
JE dirai ta beauté perdue à ceux qu’offense
La superbe de ma douleur,
Ton front marmoréen, éternelle pâleur,
Ton sourire, éternelle enfance ;

Et tes yeux au regard magnétique et profond
Pareil aux lampes vénérées
Qu’un jour intérieur illumine et qui font
Palpiter les ombres sacrées ;

Et l’éclat de ton col dressé jusqu’à l’orgueil
De ta face où dort la lumière,
La fête de ton teint lilial et le deuil
De ta sombre et lourde crinière ;

Et tout ce qui me fut le suprême abandon
Des Cieux, du Rêve et de la Vie,
Ta beauté surhumaine où mon âme asservie
Trouve sa gloire et ton pardon !