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XIV

 
L’IMPÉRISSABLE orgueil de mon cœur vient de celle
Qui daigna sur mon cœur poser son pied divin
Très longtemps et très fort, — afin qu’il se souvint :
Depuis je n’ai connu la douleur que par elle ;

Car j’ai souffert des maux qu’elle n’espérait pas,
Fier du sillon saignant qu’elle ouvrit dans mon être
Et qui des dieux jaloux me fera reconnaître ;
O gloire ! j’ai servi de poussière à ses pas !

Et je reste meurtri loin de la route ailée
Où sa course égarait le caprice des cieux,
Meurtri, vide, et pareil à l’air silencieux
Que brûle encor le vol d’une étoile envolée.

Sidérale blancheur du front pur qui, vers moi,
Pencha du firmament la lumière sacrée,
Vision tout entière en mon cœur demeurée,
L’impérissable orgueil de mon cœur vient de toi !