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XII

 
O poussière d’astres brisés
Que soulève le vent nocturne,
Jusqu’au firmament taciturne
Monte tes lumineux baisers.

O lumière pâle et lactée,
Cendre d’argent d’astres éteints,
Au bord des horizons lointains
Monte ta blancheur enchantée.

— Tombé des cieux, je leur ai pris
Des étoiles, et vais, sans trêve,
Dans l’or dispersé de mon rêve,
Couronné de ses vains débris.

Et parmi la vaine fumée
Où s’en va ce qui fut mon cœur,
Tout blanc, ton fantôme vainqueur
M’enveloppe, ô ma bien-aimée !