Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/273

Cette page n’a pas encore été corrigée


Mais depuis combien d’ans est-elle donc passée ?
Rien ne marque les temps le long de mon chemin :
C’est pour l’éternité que mon âme est blessée,
Et tous les jours sont hier pour un tel lendemain !
— Mais depuis combien d’ans est-elle donc passée ?

Je suis épouvanté de me sentir vivant !
Ma douleur a compté tant de siècles dans l’ombre
Et tant de vains espoirs dans la plainte du vent !
Éternel est l’adieu qui fait ma route sombre.
— Je suis épouvanté de me sentir vivant !