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XVII. Déjanire


L’AURORE, de mille rougeurs
Flagelle les bords de la nue ;
Sélène, honteuse d’être nue,
Fuit derrière les bois songeurs.

Le chœur des Centaures vengeurs
Explore la rive inconnue
D’où la vierge, chère aux nageurs,
N’est pas encore revenue.

Sur le roc, une flèche au cœur,
Leur morne compagnon se couche
Et la mort clôt son œil farouche :

Durant qu’avec un ris moqueur,
Déjanire pose sa bouche
Sur la bouche de son vainqueur.