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XI. Les Oublieux

 
L’ENFANT disait : « Veux-tu nous enfuir loin du monde ?
— « Enfant, ma douce enfant, je veux ce que tu veux ? »
Il prenait dans ses mains la chère tête blonde,
Et sur son front rêveur il baisait ses cheveux.

« Ami, courons au bal ! Le bal joyeux m’attire !
« Mais non !... Courons au bois sur ton cheval nerveux !
— « Enfant, ma douce enfant, je veux ce que tu veux î »
Et sur sa lèvre folle il baisait son sourire.

Sentiers où leur amour a longtemps voyagé,
Doux nids où s’abritait leur mutuelle ivresse,
Où donc sont aujourd’hui l’amant et la maîtresse ?
— Tous deux sont beaux encore et tous deux ont changé.