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V ― La Source.

 
LA source va creusant, d’une larme immortelle,
Un nid pour les vautours, dans le flanc du granit :
 Le souvenir amer, au fond du cœur fidèle,
Tel, filtrant sans relâche, à la mort fait son nid.

Et les vents embrasés, dont la source est tarie,
Ne sécheront jamais la blessure du cœur.
— Quelques-uns ne l’ont su, mais aucun ne l’oublie,
Cet amour qui nous fit la première douleur !