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LES AILES D’OR

La source en est cachée aux entrailles du monde,
Au profond de la vie, et mêle ses poisons
À la sève des bois, aux sucs des floraisons,
À tout ce qui s’élève, à tout ce qui féconde.

L’or vivant des raisins et le froment sacré,
Avec le sang vermeil, la portent dans nos veines,
Et nous la respirons dans l’odeur des verveines
Livrant à l’air du soir leur souffle énamouré.

Elle nous vient des cieux, des monts et des vallées,
Des rouges horizons et de l’Océan bleu,
Dans le souffle du vent, sur les ailes du feu,
Dans le rayonnement des voûtes constellées.

De la matière inerte en tous sens débordant,
De la pierre insensible elle creuse le pore,
Sue aux flancs des rochers marins et s’évapore
Des volcans entr’ouverts et du métal ardent.