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LES AILES D’OR

Par quel fleuve ton sang coule-t-il, goutte à goutte,
Dans l’océan plaintif où se perdent nos jours ?
Que n’a-t-il pris le mien, pour que leur double cours
Vers le même néant nous fît la même route !

Des deux gouffres ouverts sous tes regards charmés,
Du ciel ou de la mer, lequel des deux t’attire ?
Lequel dois-je chercher pour tombe à mon martyre,
Pour qu’à leur seuil, du moins, nous nous soyons aimés ?