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LES AILES D’OR

Il s’en va vers la mer, grande lyre étendue
Qui vibre aux pieds divins de celle en qui je meurs,
Et déchirant des vents les lointaines clameurs,
Emplit les cieux béants de sa plainte éperdue.

Ô fleuve, il en est temps ! — Je veux, avec tes flots,
M’engloutir près des bords qu’éclaire son image
Et, jusque dans la mort, l’emportant sans partage,
Répandre sous ses pieds mon sang et mes sanglots !