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LES AILES D’OR

Que d’océans d’azur — ô décevants mirages ! —
Poussant, comme une écume, aux rives du ciel clair
Les nuages poudreux, m’ont, après les orages,
Fait croire à l’allégresse éternelle de l’air !

Que de chansons d’oiseaux — airs qu’un souffle balance ! —
Jetant aux vents légers la tendresse des nids,
M’ont appris que l’amour a vaincu le silence
Et réveillé le chœur des serments infinis !

Que de fois j’ai rêvé, dans mon âme soumise,
Qu’une aube et qu’un printemps à jamais radieux
Faisaient descendre enfin sur nous la paix promise
Et réconciliaient les choses et les Dieux !