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LES AILES D’OR

D’autres astres ont lui dans le ciel de ma vie,
Perçant de flèches d’or l’ombre où dormait mon cœur ;
Sur ta route de feu bien d’autres t’ont suivie,
Sans distraire mes yeux de ton éclat vainqueur.

Tu parus souriante, au levant de mes rêves,
De l’azur inquiet dissipant les ennuis,
Et tu m’appris, avec l’oubli des heures brèves,
Le néant de ta flamme et la douceur des nuits.

Ah ! ton premier baiser m’a laissé la morsure
Par où, jusqu’à la mort, je sens couler mon sang,
Et les autres n’ont fait que creuser la blessure
Ouverte, par ta main cruelle, dans mon flanc !