Page:Silvestre - Les Ailes d’or, 1891.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
228
LES AILES D’OR

Ah ! nous avons revu notre France meurtrie,
Par des pas ennemis ses beaux flancs déchirés ;
Mais, de ces jours amers faisant des jours sacrés,
La République vint qui sauva la Patrie !

Ah ! tu mourus trop tôt, bien que mort plein de jours,
Doux vieillard ! Car encor ta chanson d’espérance
Pour la seconde fois eût consolé la France,
Et vers nos foyers morts ramené nos amours !

Oui, tu mourus trop tôt ; car cette heure est la tienne
Qui voit la Liberté sourire à nos enfants.
De nos bonheurs conquis, de nos droits triomphants,
Il n’est, ô Béranger, rien qui ne t’appartienne.

De tout ce qui grandit la France d’aujourd’hui,
Nous offrons une part à ta chère mémoire.
D’un pas ferme et vainqueur, entre donc dans la gloire,
Ô toi pour qui le jour de la justice a lui !