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LES AILES D’OR

Là-bas, quand les amants timides
N’osent s’avouer leurs douleurs,
Au cœur profond des bois humides
Ils vont cueillir de belles fleurs.
Pleines d’un souci qu’il faut taire,
Tout nous manque pour l’exprimer !
— Ô mes sœurs, heureuse la terre !
Le ciel est trop haut pour s’aimer !

Ceux pourtant que les destinées.
Là-bas, ont trop tôt séparés
Verront refleurir leurs années
Parmi nos jardins azurés…
Leurs âmes, par un doux mystère.
S’y rejoindront pour se charmer.
— Amants qui pleurez sur la terre,
Au ciel vous pourrez vous aimer !