Page:Silvestre - Histoires belles et honnestes, 1883.djvu/253

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il arriva, fut acclamé par quelques imbéciles et jeta son bulletin dans l’urne. Puis il attendit. Il attendit le dépouillement du scrutin, se disant avec orgueil :

- Je suis sûr qu’on devinera que c’est moi !

O triomphe inattendu ! Il fut nommé assesseur pour présider à cette importante opération. Elle commença, avec les pointages usités, les répétitions demandées et tout le train-train ordinaire.

Tout à coup l’homme honorable qui appelait les noms, après avoir déplié les bulletins, rougit, fit une grimace épouvantable, froissa vivement le petit papier qu’il venait de lire et le jeta violemment à terre.

- Bulletin nul ! fit-il d’une voix indignée.

- Pourquoi ça ! demanda M. Van den Truff avec sévérité.

- Bulletin nul, vous dis-je ? c’est une mauvaise plaisanterie.