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une tête de mort dans un bloc d’ivoire, et c’était, non pas une tête de fantaisie mais une tête anatomique. C’était sa spécialité et il vendait aux marchands de Yokohama à un prix dérisoire ces véritables chefs-d’œuvre dont ils tiraient de gros bénéfices.

Il nous proposa de nous conduire chez un vrai prince, un kami, grand collectionneur, chez lequel, pensait-il, nous pourrions trouver des objets à acheter et, séance tenante, ayant fait venir pour lui un quatrième véhicule nous voilà partis pour le palais du principicule. Bien secoués, longtemps cahotés, nous arrivons, vers l’heure du déjeuner ; mais l’amour du bibelot faisait taire nos estomacs et après un grand quart d’heure d’attente (c’est peu chez un prince) nous sommes admis devant sa grandeur. De lui et de sa conversation, nous nous occupions fort peu, nos regards cherchaient la collection.