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yeux sont tout le temps levés ! Ils semblent attendre la communion de la lumière.

Les petits aveugles chantent maintenant une villanelle qui essaye de rythmer leurs pas et, sous la grande voûte de la forêt, ces accords grêles font un écho original et lamentable.

— Bonjour, sœur Madeline !

De petits infirmes tournent la tête instinctivement, mais sans arrêter leur chant et la mesure de leur promenade.

Et nous les voyons s’éloigner à la file, suite de petites trinités douloureuses, inconscientes de leur misère et de la peine qu’elles laissent après elles.

Nous reprenons aussi notre course et nos doigts qui se sont rapprochés