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Sans savoir, j’ai marché longtemps, n’ayant rien croisé que de jeunes anglaises décolorées qui portaient des raquettes.

Comme j’étais las de me traîner, j’ai cherché un banc, me suis assis et j’ai senti encore plus de silence et de mélancolie autour de moi.

J’ai pleuré lâchement, sans oser me défendre… Pourtant les larmes qui coulaient de mes yeux n’étaient que les larmes de mon cœur.

Il me manquait quelqu’un à cette heure… Je devrais fuir la solitude à tout prix et je ne peux pas ; je cours dans le vide, à la recherche d’une impossibilité ; ma mémoire s’agite, travaille dans des gris crépusculaires qui ne s’éclaircissent point.

J’ai cru que je devenais fou, un