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jours que Resey n’est venue se promener avec moi dans le jardin, m’aimer de près, me consoler et lire mes livres !

Ma mère déguise son inquiétude, mais, comme au bal on lève le masque un moment, son cœur éploré se découvre.

Elle va chaque jour aux nouvelles. Elle me quitte le plus et le moins qu’elle peut. De la fiancée au fils, elle fait le chemin de sa tendresse, ainsi qu’on suit avec soin deux fleurs, les plus chères d’une serre, à l’heure où elles fléchissent sur leur tige et où elles pleuvent leurs feuilles.

Je me couche avec incertitude et je languis ma peine chaque soir. La maison est sans bruit. Il semble que la vie ne doive plus faire d’écho et