ridan, pressé par la nécessité de soutenir sa femme, qu’il eût été honteux de voir reparaître sur le théâtre, se fit écrivain dramatique. Sa pièce de début, les Rivaux, tombée à la première représentation, se releva aux représentations suivantes et décida de sa vocation. Il donna ensuite la Saint-Patrice ou les Projets du Lieutenant, pièce bouffe, ainsi que la Duègne, le meilleur opéra anglais, dont son beau-père composa ou arrangea la musique, et qui fut jouée 75 fois, presque sans interruption.
En 1775, Sheridan obtient la direction du théâtre de Drury-Lane, laissée libre par la retraite de Garrick, et il y fait représenter avec un grand succès l’Excursion à Scarborough, pastiche de la Rechute de Vanburgh. L’apparition de l’École de la Médisance sur cette scène, le 8 mai 1777, porte à son comble la réputation du jeune auteur-directeur, qui voit ratifier par les plus illustres critiques le jugement enthousiaste du public. Johnson et Lord Byron déclarent que cette œuvre est la meilleure comédie moderne du théâtre anglais, et Moore la caractérise d’un mot : « C’est un riche musée d’esprit. »
L’École de la Médisance, une fois la première vogue épuisée, eut encore pendant trois ans de suite une série de trois représentations par semaine, avec de magnifiques recettes, jusqu’à nuire aux pièces nouvelles qui se hasardaient sur les autres scènes de Londres. Le Camp, puis, en 1779, le Critique ou la Répétition d’une Tragédie, enfin Pizarre, drame imité de Kotzebue, couronnèrent la carrière dramatique de Sheridan.
Il nous reste à retracer sa carrière politique, non moins brillante et non moins remplie. Entré à la Chambre des communes au mois de novembre 1780, comme représentant du bourg de Strafford, Sheridan siégea sur les bancs de l’opposition, à côté des illustrations du parti whig, Burke et Fox, dont il par-