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devait m’emmener, et me livrai aux réflexions les plus mélancoliques. J’étais seul maintenant, moi, qui avais été toujours entouré d’aimables compagnons, dont l’unique soin était d’être agréables l’un à l’autre. Dans l’université vers laquelle je me rendais, il fallait me faire mes amis et être moi-même mon protecteur. Jusqu’ici, ma vie avait été tout-à-fait domestique et retirée ; j’en gardai une répugnance invincible pour les nouveaux visages. J’aimais mes frères, Élisabeth et Clerval ; c’étaient pour moi d’anciennes figures qui m’étaient familières ; mais je ne me croyais nullement fait pour la société des étrangers. Telles étaient mes réflexions lorsque je commençai mon