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moi, et passait chez nous presque tous les après-midi ; son père qui n’avait que ce fils, était bien aise qu’il trouvât dans notre maison les camarades qu’il ne pouvait lui donner chez lui ; aussi nous n’étions jamais tout-à-fait heureux lorsque Clerval était absent.

J’ai du plaisir à m’arrêter sur les souvenirs de mon enfance, avant que le malheur n’eût atteint mon esprit et changé ses idées lumineuses sur l’utilité générale en des réflexions sur moi-même, profondes et rétrécies. Mais, en traçant le tableau de mes jeunes années, je ne dois pas omettre ces événemens qui me conduisirent insensiblement au dernier degré du malheur : car,