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tant je l’estime et l’apprécie ».

Excellente Élisabeth ! Un murmure d’approbation s’éleva ; mais pour la généreuse personne qui intercédait, et non en faveur de la pauvre Justine, qu’on accusa d’une plus noire ingratitude, et qui excita l’indignation publique avec une violence nouvelle. Elle pleura pendant le discours d’Élisabeth ; mais elle ne répondit pas. Mon agitation et mon angoisse furent extrêmes, tant que dura le jugement. J’étais convaincu de l’innocence de Justine ; j’en avais la certitude. Le démon, qui avait assassiné mon frère (car je n’en doutai pas une minute), allait aussi, dans son plaisir infernal, livrer une personne innocente à la mort et à l’infamie.