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mon imagination était occupée de scènes de malheur et de désespoir. L’être que j’avais mis sur la terre, et à qui j’avais donné la volonté et le pouvoir de commettre des actions atroces, semblables à celle qui m’affligeait, me parut être mon propre vampire, un fantôme échappé du tombeau, et porté à détruire tout ce qui m’était cher.

Dès que le jour parut, je dirigeai mes pas vers la ville, dont les portes étaient ouvertes ; et je courus à la maison de mon père. Ma première pensée fut de dire ce que je savais du meurtrier, et d’envoyer sur-le-champ à sa poursuite ; mais je m’arrêtai, en réfléchissant à l’histoire que j’avais à raconter. Je devais parler d’un être que j’avais