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Mon voyage fut triste. Mon premier désir était d’en voir le terme ; car il me tardait d’arriver pour consoler mes amis affligés, et partager leur douleur ; mais, en approchant de ma ville natale, je ralentis ma marche. J’avais peine à résister à la multitude des sentimens tumultueux dont j’étais assiégé. Je traversais des lieux chers à mon enfance, et que je n’avais pas vus depuis près de six ans. Que de changemens depuis cette époque ! Un tremblement de terre subit avait tout désolé ; et mille autres petites circonstances pouvaient avoir, par degrés, amené d’autres altérations, qui, quoique plus lentes, n’étaient pas moins sensibles. Je fus saisi de crainte :