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rité tu m’aimais ! Tu cherchais à élever mon esprit à la hauteur du tien. J’étais miné et affaibli par un travail profond ; mais ta douceur et ton affection ont réchauffé et ranimé mes sens. Je redevins le même qui naguère aimait tout le monde et en était également aimé, qui n’avait ni soucis ni chagrins. Au temps de mon bonheur, la nature inanimée avait le pouvoir de me jeter dans les sensations les plus délicieuses. J’étais en extase à la vue d’un ciel sans nuages et de la verdure des champs. Il est vrai que la saison dont je parle était admirable ; les fleurs du printemps embellissaient les jardins, pendant que celles d’été étaient près d’éclore : je n’étais pas troublé par les