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doux plaisir, tant j’étais plongé dans mon entreprise. Les vacances de cette année s’écoulèrent avant que mon ouvrage ne fût près d’être achevé. Je voyais alors, chaque jour, plus clairement combien j’avais réussi ; mais mon enthousiasme était réprimé par mon inquiétude ; et j’avais plutôt l’air d’un homme condamné à travailler aux mines, ou à tout autre objet malsain, que d’un artiste au milieu de ses occupations favorites. Toutes les nuits j’étais tourmenté d’une fièvre lente : je reconnus enfin que mon système nerveux était fortement attaqué. J’en éprouvai un grand chagrin, parce que j’avais jusqu’alors joui de la meilleure santé, et que je m’étais toujours vanté de la force de