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6 AVERTISSEMENT

Une traduction qui se bornerait aux grands poèmes ne donnerait que la moitié de Shelley, et laisserait dans l’ombre les parties secondaires, si l’on veut, mais cependant si originales et si variées de son génie. Nous connaissons tel admirateur de Shelley qui préfère au Prométhée délivré l’Ode à l’Alouette ou au Vent d’Ouest. Il y a dans Shelley, pour le moins, une demi-douzaine de poètes : le poète philosophique dans la Reine Mab, le Prométhée, la Magicienne de l’Atlas ; le poète épique dans Laon et Cythna ; le poète tragique dans les Cenci et Charles Ier ; le poète de la vie familière dans Julien et Maddalo et la Lettre à Mme Gisborne ; le poète satirique dans Peter Bell III ; le poète comique et burlesque dans Swellfoot Tyran ; le poète mystique dans l’Epipsychidion ; le poète élégiaque dans Adonais ; le poète lyrique dans les chœurs du Prométhée et de l’Hellas, et dans cent autres petits poèmes.

Nous avons réuni dans les deux premiers volumes les œuvres capitales soit par leur étendue, soit par leur importance au point de vue du développement de l’idée shelléienne.

Le troisième est réservé aux pièces de moindre haleine, que Shelley écrivait au jour le