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COING

Trouvez la lune !… Eh bien ?… Messieurs, bonne fortune !
Je puis vous annoncer un brillant clair de lune !

CULASSE

Parfait ! Nous laisserons grand ouvert un châssis,
Et la lune entrera par là !… Je pense aussi.

COING

Et la lune entrera par là !… Je pense aussi,
D’ailleurs, que si le ciel était obscur ou terne,
Il suffirait qu’un homme avec une lanterne
Et chargé d’un fagot, s’avançât en disant :
“C’est moi qui suis la lune !" — Autre chose à présent :
Il nous faut un grand mur ; oui, le texte l’indique,
Car Pyrame et Thisbé causent, entre deux briques,
À travers une fente !… Un mur ! Sur le théâtre !…

JOINT
À travers une fente !… Un mur ! Sur le théâtre !…
CULASSE

Bien, l’un de nous fera le mur !… Un peu de plâtre
Sur lui ; dans ses cheveux de la chaux, des pierrailles ;
Il aura tout à fait l’aspect d’une muraille ;
Il se tiendra debout, avec deux doigts ouverts,
Et Pyrame et Thisbé parleront à travers !

COING

Nous avons donc vaincu ces deux difficultés !
Tout va bien !… Maintenant nous allons répéter
Chacun son rôle !… Allons, messieurs, prenons nos places ;
Asseyons-nous ! C’est vous qui commencez, Culasse !
Vous gagnez la coulisse après votre tirade,
N’est-ce pas ? Bon !… Quelle est donc cette mascarade