Page:Shakespeare - Un songe de nuit d’été, trad. Spaak, 1919.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

PUCK

Je ceinture la terre en quarante minutes !…

Il sort.
OBÉRON

Ce pouvoir merveilleux va terminer nos luttes ;
Et j’aurai cet enfant qu’elle me dénia !…
Je vais épier son sommeil !…
Deux gouttes de ce jus vermeil
Sur tes yeux clos, Titania,
Et le premier être vivant
Que tu verras à ton réveil,
— Lion, tigre, éléphant.
Taureau, singe moqueur
N’importe ! — tu lui donneras
Follement tout ton cœur !…
Je te délivrerai du charme scélérat
— La chose m’est possible
Au moyen d’une autre herbe — après qu’un bon accord
Entre nous… Quelqu’un vient !… Chut !… Je suis invisible…


Entrent DÉMÉTRIUS puis HÉLÈNE qui le poursuit.
DÉMÉTRIUS

Non, je ne t’aime pas ! Dois-je le dire encore ?
Laisse-moi ! Je cherche Lysandre
Et sa belle Hermia !… Je veux le mettre à mort
Avant qu’elle m’ait fait descendre
Au tombeau !… Tu m’as dit qu’ils fuyaient par ce bois !
Et j’y suis dans ce bois !… J’y suis même aux abois
De ne pas rencontrer la belle et son amant !…
Non !… Je veux que vous me laissiez !…