Page:Shakespeare - Un songe de nuit d’été, trad. Spaak, 1919.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dont les eaux se dispersent
Et recouvrent les plaines !
[Le bœuf a promené sans profit la charrue ;
Avant que le blé vert ne fût orné d’épis
Le pauvre laboureur voyait ses champs croupis,
Et dans les prés noyés le parc est sans troupeaux,
Car le bétail malade a nourri les corbeaux.
Le mail où l’on jouait ? La fange l’a couvert !
Nos yeux, sans la trouver, cherchent la place où fut
Le sentier qui courait sous les gazons touffus.]
Les hommes ont perdu leurs saintes nuits d’hiver ;
Plus d’hymnes de Noël ! Et, pâle et refroidie,
La lune, reine de la mer,
Répand partout les maladies !
Voilà ce qu’ont fait nos querelles !
Les saisons se battent entre elles !
[Le givre aux lèvres froides pose
Ses baisers sur le cœur des roses,
Et, misérable moquerie,
L’hiver grelottant a placé
Sur son crâne glacé
Des couronnes fleuries !]
Oui, l’été, le printemps et l’hiver et l’automne
Échangent leur livrée ! Et le monde s’étonne
Du désordre des éléments !
Telle est notre œuvre !… Eh bien, mettez-y fin ! Comment ?

OBÉRON


Telle est notre œuvre !…Eh bien, mettez-y fin ! Comment ?

TITANIA


Telle est notre œuvre !… Eh bien, mettez-y fin !Comment ?