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Scène II.

Philippes. — Le champ de bataille.


Alarme. Entrent BRUTUS et MESSALA.

Brutus. — À cheval, cours, Messala, cours, et remets ces ordres écrits aux légions qui sont de l’autre côté ! (Forte alarme.) Qu’elles donnent toutes à la fois, car je n’aperçois que froideur dans les mouvements de l’aile d’Octave, et une poussée soudaine les culbutera. Cours, cours, Messala ! qu’elles descendent toutes à la fois. (Ils sortent.)



Scène III.

Une autre partie du champ de bataille.


Alarme. Entrent CASSIUS et TITINIUS.

Cassius. — Oh ! vois, Titinius, vois, les gredins fuient ! je suis devenu moi-même un ennemi pour les miens : mon enseigne que voilà tournait le dos, j’ai tué le lâche, et je lui ai enlevé son drapeau.

Titinius. — Ô Cassius, Brutus a donné le signal trop tôt ; se voyant quelque avantage sur Octave, il s’est abandonné avec trop d’ardeur : ses soldats se sont jetés sur le butin, et pendant ce temps Antoine nous enveloppait tous.


Entre PINDARUS.

Pindarus. — Fuyez plus loin, mon Seigneur, fuyez plus loin ! Marc Antoine est dans vos tentes, Seigneur ! fuyez donc, noble Cassius, fuyez plus loin !

Cassius. — Cette colline est suffisamment éloignée. — Regarde, regarde, Titinius ; sont-ce mes tentes où j’aperçois le feu ?

Titinius. — Ce sont elles, Seigneur.