358 LE ROI HENRI VIII.
me sens pas encore digne de porter, Griffith : mais j’en deviendrai digne assurément.
GRIFFITH. — Je suis très-joyeux, Madame, que de tels heureux rêves remplissent votre imagination.
LA REINE CATHERIHE. — Ordonne à la musique de cesser ; elle me fatigue et me devient déplaisante. (La musique cesse)
PATIENCE, à part à Griffith.— Remarquez-vous l’altération qu’a tout à coup subie Sa Grâce ? comme ses traits se sont allongés ? comme elle est pâle, et comme le froid de la terre l’a saisie ? Voyez ses yeux !
GRIFFITH, à part à Patience.— Elle s’en va, ma fille : prions, prions.
PATIENCE, à part à Griffith. — Le ciel la console !
Entre un MESSAGER,
LE MESSAGER. — Plaise à Votre Grâce….
LA REINE CATHERINE. — Vous êtes un gars impertinent : n’avons-nous donc plus droit au respect ?
GRIFFITH. — Vous êtes à blâmer, sachant qu’elle ne veut pas renoncer à l’étiquette accoutumée, de vous conduire avec ce sans façon-là. Allons, agenouillez-vous.
LE MESSAGER.— J’implore humblement, le pardon de Votre Altesse ; c’est l’empressement où je suis qui m’a fait manquer au respect. Il y a ici un gentilhomme, envoyé par le roi, qui veut vous voir.
LA REINE CATHERINE.— Introduisez-le, Griffith : mais quant à ce garçon, qu’il ne se présente plus jamais devant mes yeux (Sortent Griffith et le messager.)
Rentre GRIFFITH avec CAPUCIUS ;
LA REINE CATHERINE..— Si je ne me trompe, vous êtes le seigneur ambassadeur de mon royal neveu l’empereur, et votre nom est Capucins.
CAPUCIUS. — Précisément, Madame, — votre serviteur.
LA. REINE CATHERINE. — Oh ! Monseigneur, les temps et les titres ont sigulièrement changé pour moi de-