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350 LE ROI HENRI VIII.

tions plus grandes, et jamais, je vous l’assure, on n’en vit de mieux reçues, Monsieur.

SECOND MONSIEUR.— Puis-je être assez hardi pour vous demander ce que contient ce papier que vous tenez à la main ?

PREMIER MONSIEUR. — Oui ; c’est la liste de ceux qui réclament aujourd’hui leurs offices au couronnement par le droit de la coutume. Le duc de Suffolk est le premier et réclame le droit d’être grand maître de la maison du roi ; puis le comte de Norfolk réclame le droit d’être comte-maréchal ; vous pouvez lire les noms des autres.

SECOND MONSIEUR. — Je vous remercie, Monsieur ; si je n’avais pas connu ces coutumes, je serais très-redevable à votre papier. Mais, je vous en prie, qu’est-il advenu de Catherine, la princesse douairière ? comment va son affaire ?

PREMIER MONSIEUR. — Cela, je puis vous l’apprendre encore. L’archevêque de Canterbury, accompagné d’autres savants et révérends personnages de son ordre, a récemment tenu une cour à Dunstable, à six milles d’Ampthill, où se trouvait la princesse ; à cette cour elle fut souvent citée par eux, mais ne comparut pas : pour être bref, s’autorisant de ce refus de comparaître et des scrupules récents du roi, ces hommes savants ont d’une voix unanime prononcé le divorce, et déclaré de nul effet l’ancien mariage ; depuis lors elle s’est retirée à Kimbolton, où elle est maintenant malade.

SECOND MONSIEUR. — Hélas ! la bonne Dame ! (Fanfares de trompettes.) Les trompettes sonnent : rangeons-nous, la reine arrive.

ORDRE DU CORTÈGE.

Vives fanfares de trompettes ; après quoi, entrent

1° DEUX JUGES.

2° LE LORD CHANCELIER, précédé de la bourse et de la masse.

3° DES CHORISTES, chantant. Musique.