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ACTE PREMIER

SCENE PREMIÈRE
Une place publique de Vérone.
Entrent VALENTIN et PROTÉE.

VALENTIN. — Renonce à me persuader, mon bien cher Protée; les jeunes gens qui restent au logis gardent toujours l'esprit pot au feu. Si l'affection n'enchaînait pas tes tendres années aux doux regards d'une maîtresse honorée, je t'engagerais à m'accompagner pour aller visiter les merveilles du monde, plutôt que d'user ta jeunesse à traîner au logis des jours monotones dans une inertie stérile. Mais puisque tu aimes, continue d'aimer, et tâche de t'en bien trouver, comme je désire m'en bien trouver moi-même lorsque je me mettrai à aimer à mon tour.

PROTÉE. — Tu veux donc partir! eh bien! mon doux Valentin, adieu! pense à ton Protée lorsqu'il t'arrivera de voir dans tes voyages quelque chose de rare et de digne de remarque; souhaite-moi pour associé de ton