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SCÈNE XV.

antonio, à sir André.

— Rengainez votre épée. Si ce jeune gentilhomme — vous a offensé, je prends la faute sur moi. — Si c’est vous qui l’offensez, c’est moi qui vous défie.

Il dégaine.
sir tobie.

— Vous, monsieur ! Et qui êtes-vous ?

antonio.

— Quelqu’un, monsieur, qui par amour pour lui ferait plus d’actions d’audace — qu’il ne s’est vanté d’en faire, vous présent. —

Il montre Viola.
sir tobie.

Oui-dà, si vous vous chargez des querelles d’autrui, je suis votre homme.

Il dégaine.
Entrent deux officiers de justice.
fabien.

Ah ! bon sire Tobie, arrêtez ; voici les officiers de justice.

sir tobie, à Antonio.

Je serai à vous tout à l’heure.

viola, à sir André.

Je vous en prie, monsieur, rengainez votre épée, s’il vous plaît.

sir andré.

Morbleu, je le veux bien, monsieur. Et, quant à ce que je vous ai promis, je tiendrai parole : il vous portera aisément, et il a la bouche fine.

premier officier, montrant Antonio.

Voici l’homme ! Fais ton devoir.

deuxième officier.

— Antonio, je t’arrête à la requête — du comte Orsino.

antonio.

Vous vous méprenez, monsieur.