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LA COMÉDIE DES ERREURS.

dromion d’éphèse.

— On pent bien rompre avec vous une parole ou deux ; les paroles ne sont qu’un souffle ; — eh bien, je voudrais vous en briser une à la face, pour ne pas faire lâchement les choses.

dromion de syracuse, de l’intérieur.

— Il paraît que tu as besoin de briser… La peste soit de toi, rustre !

dromion d’éphèse.

— C’est trop fort ?… La peste soit de toi ! Je t’en prie, laisse-moi entrer.

dromion de syracuse, de l’intérieur.

— Oui, quand les moutons n’auront pas de laine, et les poissons pas de nageoires.

antipholus d’éphèse.

— Allons, je vais enfoncer la porte. Va me chercher un bélier.

dromion d’éphèse.

— Un bélier dépourvu de laine, c’est ainsi que vous l’entendez, maître ?

À Dromion de Syracuse.

— S’il n’y a pas de poisson sans nageoires, il y a du moins des béliers sans laine. — Et nous allons voir, coquin, si un de ces béliers-là pourra nous faire entrer.

antipholus d’éphèse.

— Allons, va vite me chercher un bélier de fer.

balthazar.

— Patience, monsieur ! Oh ! n’en faites rien. — Vous attaqueriez ainsi votre réputation, — en mettant à la portée du soupçon — l’honneur immaculé de votre femme. — Encore un mot… La longue expérience que vous avez de sa sagesse, — sa chaste vertu, son âge, sa modestie, — plaident à sa décharge quelque cause inconnue de vous ; — n’en doutez pas, monsieur, elle s’excusera parfaite-