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II° ET III° PARTIE DE HENRY VI. — HENRY VIII.

de ses amis, escortés d’une troupe si considérable, que ses gardiens ne voulurent pas ou n’osèrent pas tenter de le ramener en prison. » — Hall.

(55) « Le roi Édouard, sans qu’aucune parole lui fût dite, arriva paisiblement près d’York. À peine informés de sa venue, les citoyens s’armèrent sans délai et accoururent pour défendre les portes ; en même temps ils lui envoyèrent deux des principaux aldermen de la cité qui l’engagèrent vivement en leur nom à ne pas faire un pas de plus et à ne pas tenter témérairement l’entrée, considérant que les habitants étaient pleinement déterminés et préparés à le repousser par la force des armes. Le roi Édouard, ayant écouté attentivement ce message, ne fut pas peu troublé, et fut forcé de déployer toutes les ressources de son esprit… Il se détermina à marcher en avant, sans armée et sans armes, après avoir instamment prié les messagers de déclarer aux citoyens qu’il venait pour réclamer, non le royaume d’Angleterre ni le souverain pouvoir, mais seulement le duché d’York, son antique héritage, et que, s’il recouvrait ce duché par leur moyen, il n’effacerait jamais de sa mémoire un si grand bienfait… Les citoyens, informés de cette bonne réponse, furent grandement calmés… Toute la journée se passa en pourparlers et en négociations pressantes. Enfin, gagnés d’une part par les belles paroles, et d’autre part par l’espoir de grandes récompenses, les habitants adhérèrent à cette convention que, si le roi Édouard jurait de les traiter avec douceur et d’être désormais soumis et fidèle à tous les commandements et statuts du roi Henry, ils le recevraient dans leur cité et l’assisteraient de leur argent. Le roi Édouard (que les citoyens appelaient duc d’York, enchanté de cette heureuse chance, fit son entrée le lendemain matin, après avoir communié aux portes de la ville et solennellement juré qu’il observerait les deux conditions ci-dessus mentionnées, dans un moment où il était bien peu probable qu’il eût l’intention de les respecter. » — Hall.

(56) Voici le commencement de cette scène d’après l’édition de 1595 :


Entrent la reine Marguerite, le prince Édouard, Oxford, Somerset, au son du tambour, avec des soldats.
la reine.

— Soyez les bienvenus en Angleterre, mes chers amis de France, — bienvenu Somerset, bienvenu Oxford. — Une fois encore, nous avons mis nos voiles au vent, — et, bien que nos cordages soient presque usés, — bien que