lysie ou d’une apostème ; mais toutes les personnes impartiales reconnaissaient bien qu’il était mort de mort violente. » — Hall.
(18) Le drame primitif faisait assister le spectateur au meurtre de Glocester, qui s’accomplit ici derrière le théâtre. Voici, suivant l’édition de 1595, comment se passait cette scène terrible :
— Eh bien ! mes maîtres, l’avez-vous expédié ?
— Oui, milord, il est mort, je vous le garantis.
— Maintenant, remettez les draps en ordre sur lui, — afin que le roi, quand il viendra, soit obligé — de croire qu’il est mort de mort naturelle.
— Tout est en ordre à présent, milord.
— Eh bien donc, refermez les rideaux, et partez ; — vous aurez tout à l’heure une solide récompense.
(19) La retouche du maître a ici magnifiquement transfiguré le dialogue de la pièce primitive, que voici fidèlement traduit :
— Miséricorde ! le roi est mort : au secours, au secours, milords !
— Consolez-vous, milord ! gracieux Henry, consolez-vous !
— Quoi ! c’est milord de Suffolk qui me dit de me consoler ! — Tout à l’heure il est venu entonner le chant du corbeau ; — et il croit qu’un ramage de roitelet, — ce cri de consolation, proféré par une voix creuse, — peut apaiser mes douleurs, ou soulager mon cœur ! — Sinistre messager, hors de ma vue ! — Car dans tes prunelles mêmes siége le meurtre. — Mais non, ne t’en va pas. Approche, basilic, et tue du regard celui qui te contemple !
— Pourquoi injuriez-vous ainsi milord de Suffolk, — comme s’il avait causé la mort du duc Homphroy ? — Le duc et moi aussi, vous le savez, nous étions ennemis ; — et vous feriez mieux de dire que je l’ai assassiné.