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SCÈNE X.

roi ou l’autorisation de l’État, — une ligue entre Son Altesse et Ferrare.

suffolk.

— Par pure ambition, vous avez fait frapper — l’empreinte de votre chapeau sacré sur la monnaie du roi.

surrey.

— Puis, vous avez expédié des sommes énormes — (acquises par quel moyen ! je laisse cela à votre conscience) — pour soudoyer Rome, et pour préparer les voies — à votre élévation, sur les ruines — du pays tout entier. Il y a bien d’autres actes — dont, puisqu’ils sont de vous et infâmes, — je ne veux pas me souiller la bouche.

le lord chambellan.

Ô milord, — n’accablez pas trop rudement un homme qui tombe ; c’est vertu. — Ses fautes relèvent de la loi ; c’est à elle, — et non à vous, de le punir. Mon cœur saigne à le voir — de si grand devenu si petit.

surrey.

Je lui pardonne.

suffolk.

— Lord cardinal, voici le bon plaisir du roi : — attendu que tous les actes que vous avez accomplis récemment — dans ce royaume, en vertu de vos pouvoirs de légat, — tombent sous le coup d’un prœmonere, — vous serez condamné par arrêt — à forfaire tous vos biens, terres, domaines, — meubles et immeubles, et à être mis — hors la protection du roi. Voilà ce que je suis chargé de dire.

norfolk.

— Et maintenant nous vous laissons méditer — sur la réforme de votre vie. Quant à votre refus obstiné — de nous rendre le grand sceau, — le roi en sera informé, et, sans nul doute, vous en remerciera. — Ainsi, adieu, mon bon petit lord cardinal.

Tous sortent excepté Wolsey (67).