Voici.
— Dites à Catherine, reine d’Angleterre, de comparaître devant la cour.
Catherine, reine d’Angleterre, comparaissez devant la cour.
— Sire, je vous demande de me faire droit et justice, — et de m’accorder votre pitié ; car — je suis une bien pauvre femme, une étrangère, — née hors de vos domaines, n’ayant pas ici — de juge impartial et ne pouvant pas compter — sur la sympathique équité d’un tribunal. Hélas ! sire, — en quoi vous ai-je offensé ? Quelle cause — de déplaisir vous a donnée ma conduite, — pour que vous vous décidiez ainsi à me renvoyer, — et à me retirer vos bonnes grâces ? Le ciel m’est témoin — que j’ai toujours été pour vous une humble et loyale femme, — soumise en tout temps à votre volonté, — craignant toujours de provoquer votre mécontentement, — assujettie à votre physionomie même, triste ou gaie, — suivant les changements que j’y voyais. Quand m’est-il arrivé — de contredire votre désir, — et de ne pas en faire le mien ? Quel est celui de vos amis — que je ne me sois pas efforcée d’aimer, — alors même que je le savais mon ennemi ? Lequel de mes amis — a pu s’attirer votre colère, sans — perdre ma faveur, sans recevoir l’avis formel — qu’elle lui était désormais enlevée ? Sire, rappelez-vous — que, dans cette obédience, j’ai été votre femme — plus de vingt ans, et que j’ai eu le bonheur — d’avoir de vous plusieurs enfants. Si, dans tout le cours — de ce temps, vous pouvez