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SCÈNE VII.

anne.

Cela est étrange pour moi-même.

la vieille dame.

— Quel goût ça a-t-il ? est-ce amer ? Quarante sous que non ! — Il y avait une fois une dame (c’est un vieux conte) — qui ne voulait pas être reine, qui ne l’aurait pas voulu — pour toute la boue d’Égypte… Connaissiez-vous ça ?

anne.

— Allons, vous plaisantez ?

la vieille dame.

Sur le thème de votre élévation, je pourrais — monter plus haut que l’alouette. Marquise de Pembroke ! — mille livres par an ! Par pure estime, — sans autre obligation !… Sur ma vie, — ça promet bien d’autres mille livres. La traîne de la grandeur — est plus longue que sa jupe. À présent, — je vois que vos reins pourront porter une duchesse. Dites, — est-ce que vous ne vous trouvez pas plus forte que vous n’étiez ?

anne.

Bonne dame, — amusez-vous des fantaisies de votre imaginative, — et laissez-moi en dehors. Je veux ne plus exister, — si ceci fait battre mon cœur de joie ; je le sens défaillir — à la pensée des conséquences. — La reine est désolée, et nous l’oublions — dans notre longue absence. Je vous en prie, ne lui dites pas — ce que vous venez d’entendre.

la vieille dame.

Pour qui me prenez-vous ?

Elles sortent.